Fan Duel Toronto Raptors

Les Raptors en bonne position pour défier Philly

A French translation of an article titled "The Raptors well-positioned to take on Philadelphia"

The following is a piece published in English under the title “Raptors well-positioned to take on Philly.” The original author is Arsenalist, and the translator is Lucas Favero.

Le printemps a toujours été ma période préférée de l’année – le temps se réchauffe et l’été se profile à l’horizon. Et au beau milieu de cette période, il y a les playoffs qui servent de passerelle entre les saisons, et quand les Raptors sont en forme, c’est un moment à savourer. L’affrontement avec les Sixers a été marqué historiquement par des actions allant du tir loupé de Vince dans le Game 7 au panier de la gagne de Kawhi dans le Game 7 qui a donné une crise cardiaque de joie aux fans des Raptors. Plus récemment, il a été question de la montée en puissance des Raptors qui ne cessent de trouver une meilleure version d’eux-mêmes à chaque fois qu’ils explorent les possibilités. Cette équipe remet en question les normes établies depuis des années et a du succès en le faisant. Elle affronte une équipe qui, ironiquement, est à l’opposé du spectre de l’expérimentation.

Après avoir passé des années à bricoler et à tanker, la version finale des Sixers voit son destin remis entre les mains de James Harden et de sa capacité à jouer les 1v1 ou à savoir s’il en a assez dans les jambes pour ne pas voir ses tirs être trop courts. Je me sens trompé par le climax. Je pensais que quelque chose de plus grandiose sortirait de l’expérience des Sixers, mais il semblerait que tout ce qu’ils ont obtenu au cours des 10 dernières années, c’est Joel Embiid verrouillé sous contrat. C’est un joueur qui va marquer la NBA, mais était-il nécessaire de faire tout ce cinéma autour de l’innovation du front office de Philadelphie ?

J’ai cherché dans les médias américains une couverture de la série Sixers-Raptors pour voir quel était le consensus, et je n’ai trouvé aucune analyse sur la façon dont les équipes allaient s’affronter. L’attention était concentrée sur le statut vaccinal de Matisse Thybulle ou sur l’anticipation de la domination au scoring de Joel Embiid, ce qui ne semble pas être une certitude. Une fois de plus, je me sens trompé, cette fois-ci en l’absence d’une préparation adéquate pour une série qui voit les Raptors, représentant une nouvelle ère à l’Ouest, affronter un titulaire dans l’adversité. Au lieu d’analyser comment les Sixers pourraient arrêter Pascal Siakam, avec et sans Thybulle, nous avons eu droit à des pronostics sur une longue série en faveur des Sixers, mais avec juste ce qu’il faut de réserves pour ôter toute conviction à ces pronostics et les rendre tout bonnement ennuyeux.

Pour moi, c’est facilement la série la plus intrigante de l’Est, et pour plusieurs raisons différentes. Du point de vue des Raptors, la plus grosse interrogation est de savoir si les performances de Pascal Siakam en saison régulière vont se traduire pendant la postseason. Les performances en playoffs sont comme les jalons d’une carrière. Elles offrent des éléments de mesure qui indiquent la progression d’un joueur dans son ensemble en l’évaluant dans un contexte de pression où chaque match compte et où l’attention de l’opposition converge. La dernière incursion de Siakam en playoffs a été marquée par une prestation embarrassante contre les Celtics, qui a rappelé à beaucoup les lacunes en playoffs d’anciennes stars des Raptors comme DeMar DeRozan et Chris Bosh. C’est une performance qui doit être effacée, sinon de l’histoire, du moins de notre conscience collective.

Les chances sont bonnes pour Siakam car personne à Philadelphie n’a réussi à gérer le long attaquant, dont la finition s’est affinée, la prise de décision s’est améliorée, et qui semble globalement mieux équipé pour lire et réagir face aux adaptations défensives. En trois matchs contre Philadelphie, il a marqué en moyenne 30,3 points contre les Sixers, un nombre qui n’est dépassé que par ses deux matchs contre Denver où il a marqué 34 points par match. Il a tiré à plus de 50% contre les Sixers et s’est rendu sur la ligne plus de 7 fois par match. Tout cela avec une moyenne de 8,3 passes décisives et 8,7 rebonds. Il s’agit d’une performance complète, le nombre de passes décisives rendant les perspectives positives dans le cas où Philadelphie le force à lâcher la balle.

Si Nick Nurse décide de faire jouer Gary Trent Jr. contre James Harden, il s’agira d’un examen final pour Trent. Il a été encensé pour son travail défensif toute la saison, ce qui a surpris beaucoup de monde, y compris ceux qui, comme moi, l’ont soutenu dès le premier jour. Même si Harden a l’air d’un homme qui a perdu en régime, le fait que Trent affronte l’un des plus grands joueurs offensifs de tous les temps est l’occasion d’affirmer clairement ses qualités de défenseur. Les Raptors vont probablement switch sur les écrans pour Harden et ce sera un point d’attention sur qui les Sixers vont cibler dans le périmètre. À mon avis, Harden contre Fred VanVleet représente un trop grand risque pour les Sixers en raison des mains actives de VanVleet et de sa capacité à anticiper la prochaine action offensive du joueur. VanVleet n’est pas le plus rapide, mais Harden non plus. Il peut également être une stratégie discutable d’aller jouer face à l’envergure du périmètre de Precious Achiuwa, Scottie Barnes ou même OG Anunoby, faisant de Trent la cible potentielle. C’est à la fois excitant pour Trent mais aussi inquiétant car des joueurs comme Harden n’ont besoin que d’une étincelle pour démarrer un feu de forêt, la défense est donc primordiale dès le départ.

L’importance de Trent augmente face à une défense de zone. Les Raptors sont 21e de la ligue en pourcentage de tirs à trois points (23e en pourcentage de tirs qui sont des trois points) et ont tendance à se tarir de l’extérieur. Leurs shooteurs extérieurs peuvent au mieux être qualifiés d’irréguliers avec Siakam, Anunoby et Trent qui ont tous connu des périodes creuses. La blessure de Fred VanVleet peut être mentionnée pour expliquer ses mauvais tirs ces derniers temps. Trent est l’homme sur lequel je me concentre parce qu’en fin de compte, c’est lui qui a ce rôle de tirer de l’extérieur et qui devrait prendre des tirs propres. S’ils les mets, il remédiera à la plus grande faiblesse offensive des Raptors, mais s’il ne le fait pas et que la défense s’effondre, la série pourrait être désastreuse.

Les Raptors sont également une équipe défense dynamique qui n’a pas de stratégie unique et prévisible mais qui inspecte et s’adapte en permanence à la situation. Qu’il s’agisse de zones de matchup, de presses hautes ou de schémas de prise à deux diversifiés, vous pouvez compter sur Nick Nurse pour ne pas se figer face aux assauts de Philadelphie. À cet égard, il est tout le contraire de Dwane Casey. Alors que le désormais entraîneur des Pistons s’est adapté entre chaque match, Nurse expérimente à la volée, ce qui est plus difficile à gérer pour l’adversaire.

Nurse sait exactement comment gérer Embiid. Cependant, je ne sais pas si les Raptors ont vraiment besoin de stopper Embiid pour remporter cette série. Il y a deux choses principales que j’aimerais voir arriver à Embiid. Premièrement, les Raptors doivent l’éloigner le plus possible de la raquette pour l’empêcher de jouer son rôle de protecteur de cercle. Cela peut être fait assez facilement car tous les intérieurs des Raptors ont un jeu de face à face à l’exception de Khem Birch. C’est également une situation où Embiid peut commettre des fautes gratuites, et si les autres Sixers ne font pas leur part du travail, la frustration et les excès peuvent rapidement affecter le moral. Habituellement, on met un grand adverse dans des situations de pick ‘n roll avec les différents porteurs de balle, mais les Raptors représentent une menace tellement faible sur le pick ‘n roll que cela arrangerait Philly. C’était l’un des sujets abordés dans la vidéo de ce matin avec Louis :

Deuxièmement, j’aimerais voir Fred VanVleet être celui qui vient faire la prise à deux. Dans ma tête, je m’imagine Michael Jordan venant du côté faible et dépouillant un Karl Malone à son insu. Embiid sait écarter pour un coéquipier sur une prise à deux, mais c’est là que la longueur des Raptors peut causer des problèmes dans les lignes de passe. Envoyer des prises à deux par l’intermédiaire de gars plus longs comme OG ou Barnes diminue le danger car vous enlevez la longueur sur les lignes de passe et la rapprochez d’Embiid qui, avec sa taille, peut négocier des prises à deux plus proches de lui. Le mélange de ces prises à deux avec une bonne défense individuelle de Precious Achiuwa, Chris Boucher et Khem Birch peut suffire à contenir la marée Embiid.

Enfin, l’attaque sur demi-terrain. Il y aura des périodes où la série ralentira et se transformera en une affaire de demi-terrain. En l’absence d’un pick ‘n roll efficace, les Raptors se sont appuyés sur Pascal Siakam, qui utilise sa vitesse accrue et sa capacité de finition pour créer offensivement en pénétrant face à des défenses apparemment en place. Le fait que Siakam n’ait pas besoin d’une impulsion pour être efficace offensivement et qu’il puisse avoir un impact dans des situations qui partent de rien témoigne de la qualité de son jeu. Nous pouvons faire confiance à Doc Rivers pour planifier cela, donc nous avons besoin d’une deuxième option au scoring et c’est là que j’insiste une dernière fois sur l’après-match d’OG Anunoby. C’est une arme sous-utilisée qui n’a pas assez de données pour permettre à la défense d’anticiper ses actions. Le jeu en post-up d’OG peut être une véritable source d’attaque pour 5-7 possessions par match, donnant à Philadelphie une préoccupation qu’ils n’avaient pas avant.

Et pour finir, on peut avoir un héros de banc ? S’il vous plaît ? Je parle d’une performance d’un de ces gars qui est censé se révéler mais qui ne l’a pas encore fait : Malachi Flynn, Yuta Watanabe, Armoni Brooks ou Svi Mikhailiuk. Est-ce qu’un seul de ces gars peut avoir une série où Nick Nurse peut compter sur lui pour fournir de bonnes minutes de jeu, c’est-à-dire une bonne défense, des bons tirs et pas de perte de balle. C’est peut-être trop demander, mais même sans cela, les Raptors ont une chance de lutter.